4 questions que j’ai cessé de me poser

Je vois, je ressens beaucoup de choses. J’avais l’impression parfois d’être dans une verrière et de n’être qu’une spectatrice de toutes les interactions que je vivais. J’ai toujours été tournée vers mon monde intérieur. Analyser, scruter, réfléchir, penser : en somme, toutes les actions qui impliquent le cerveau (On est foutu, on pense trop).

Le danger inhérent au « trop plein de pensées » (Vlog 5 minutes dans ma tête) est justement de ne pas pouvoir s’en défaire : le lâcher-prise devient alors un défi. Combien d’énergéticiens m’ont dit en ressentant les énergies de ma nuque : « il y a beaucoup de choses vers ici non ». « Euh non, pas tant que cela en fait ». Rires.

Lorsque que l’on évolue dans une démarche de développement personnel, il n’est pas rare de vouloir se libérer des travers de nos processus mentaux. Voici comment j’ai allégé ma charge mentale, à travers 4 questions que j’ai cessé de me poser.

capture-de28099c3a9cran-2015-08-27-c3a0-11_00_32
1. « Oui mais demain ? »

Cette question me fait penser au slogan d’une ancienne publicité relative au saucisson Justin Bridou. « Si j’en mange aujourd’hui, vais-je en avoir demain ? ». C’était un peu la question que je posais à ma mère, petite, lorsque nous mangions des plats que j’affectionnais. Sa réponse était explicite :
« Pour l’instant Sana, on est aujourd’hui, d’accord ? ».

Je ne l’ai fondamentalement comprise que des années plus tard. Sois juste présente là, maintenant, aujourd’hui. Savoures ce que tu vis, expérimentes aujourd’hui. Demain sera un autre jour. Demain apportera son lot d’abondance. Je crois que c’est pour cela que la peur du manque que ne m’a presque jamais traversé. « Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre », je me souviens avoir entendu cette phrase de ma mère.

porte.jpg
2. « Ai-je fait bonne impression ? »

Dans notre société, nous ne pouvons échapper au primat de l’apparence, ni à la règle des trente premières secondes. Pendant longtemps, je ressassais suite à un rendez-vous, un entretien, une invitation : les images du moment que je venais de vivre. Je me revoyais. Je m’analysais (a posteriori). Je m’estimais parfois trop expressive, parfois pas assez. Souvent réservée. Parfois volubile. Comme s’il existait une façon parfaite d’être, de se tenir, de s’exprimer. J’ai, par la suite, d’un revers, balayée cette question de mon esprit. Je l’ai remplacée par une affirmation : « bravo, tu as été toi-même, sans faux-semblants ». Etre tout simplement. C’est déjà beaucoup. Sans rajouter nos étiquettes : « je suis ». Point. Pas de « je suis extravertie », « je ne suis pas assez ceci, ou cela ».
3. « Vais-je être à la hauteur ? »

Que ce soit avant d’intégrer un nouveau poste, de donner vie à un nouveau projet, ou de répondre à une sollicitation, j’étais obnubilée par le souci « de ne pas décevoir », « de maîtriser ». Il me fallait maitriser l’ensemble de ce qui été attendu de moi. Pas de place à l’improvisation. Il m’arrivait, par exemple, de décortiquer une fiche de poste pour être sûre que j’allais maitriser l’ensemble des missions inhérentes à ce-dernier. Et si, par malheur, il était fait mention d’un logiciel particulier qui ne m’était pas familier, il me fallait pallier immédiatement cette insuffisance.

Volonté de tout maitriser (high-level). Le syndrome de l’imposteur, en somme. J’ai vaincu ce pervers, en développant la forte croyance que si l’on avait fait appel à moi (quelle que soit la circonstance) : c’est que l’on avait estimé que je serai à la hauteur. En outre, le temps et l’expérience faisant leur œuvre, il est très enrichissant d’apprendre, et de se former. Quel ennui si nous devions tout maitriser, tout le temps ! Exit la magie ! Exit les chemins de l’apprentissage ! Vu que « tu sais déjà tout sur tout ». Tristeza.
4. « Vais-je les déranger ? »

Il y a quelques années, inscrite en salle de sport, je suivais des cours collectifs dont il m’arrivait de rater le premier quart d’heure, car je m’éternisais au bureau le soir. Tous les êtres normalement constitués se seraient présentés même en retard, auraient pris leur tapis de sol et auraient rejoint le groupe. Ce ne fut pas mon cas. Que nenni. Surpris de me voir sur un vélo elliptique, alors que j’étais une adepte des « cours co », le gérant m’avait alors demandé :

« Sana, tu ne vas pas au C.A.F (comprenez cuisses abdos fessiers, pour les intimes) ? ».

« Euh non. En fait, je suis arrivée en retard, et je n’ai pas voulu déranger. ».

Interloqué, il m’a alors répondu : « t’es trop.. ».

« Trop quoi », je ne sais pas. Tu vas me dire « oui mais tu tiens là une qualité de politesse indéniable ». Le problème c’est « le trop » justement. Il y a quelques années, un bel et illustre inconnu croisé dans le métro parisien, et qui visiblement avait prêté attention à la façon dont j’évoluais dans la rame, m’avait dit : « avec tous vos « pardon », « merci », « désolée », vous n’êtes surement pas parisienne ! ».

Et que dire de mon père, qui, lorsqu’il m’avait fait «repasser » le permis de conduire, constatait que je serais un peu trop à droite. Je ne sais pas toi, mais quand j’ai eu le permis, mon père disait en plaisantant que tant qu’il ne m’avait pas vu à l’œuvre, je ne pourrais emprunter sa voiture. J’ai donc passé le permis deux fois : avec l’inspecteur et avec mon père !

Donc, par une belle journée du printemps de mes 21 ans, mon père m’avait proposé ce fameux test. « Pourquoi tu serres autant à droite ? », me demandait-il presque dépité. « Ben, pour laisser la place aux autres », lui avais-je rétorqué. Il a alors prononcé cette phrase dont je me souviendrai toujours :

« Tu sais, va falloir que tu la prennes ta part du gâteau, dans la vie. Et entre le fossé, et le milieu de la chaussée, il y a un delta quand-même ! ».

photo-f-r-1525435742.jpg

Est-ce que tu te poses souvent des questions qui t’empoisonnent la vie ? Si oui, j’aimerais savoir lesquelles. Merci.

Sana,

Tous droits réservés.

38 réflexions sur “4 questions que j’ai cessé de me poser

  1. Coucou Sana,

    Curieusement, tu as écrit un peu plus haut :
    – « Voici comment j’ai allégé ma charge mentale, à travers 10 questions que j’ai cessé de me poser. »

    Fort heureusement, j’ai les 6 manquantes, sans doute, communes à nous tous.
    Mais personnellement, ces dernières, je n’ai pas cessé de me les poser…
    Les voici ci-dessous :

    https://lewisfoxy2.wordpress.com/2018/11/02/qui-suis-je-dou-viens-je-ou-vais-je/

    https://lewisfoxy2.wordpress.com/2018/11/02/dou-vient-le-mal-comment-lextirper-de-nous-memes-et-du-monde-peut-on-acceder-au-bonheur/

    Oups ! Trêve de plaisanteries et gros bisous à Toi. ❤

    Aimé par 2 personnes

  2. Bonjour Sana, tes textes me rejoignent beaucoup. Bien sûr, les 4 questions j’ai eu à les dédramatiser et à les remplacer. J’en ai d’autres que je tente de transformer, du genre «Que vont-ils penser de moi» « Est-ce que mes textes seront intéressants ou utiles?». J’ai tendance à me comparer, je sais que je pense trop, je suis en train de remédier à cela.
    Tes écrits m’aident à accélérer ma guérison, merci.
    Tu te démarques des autres et je savoure.
    Que le meilleur soit, nous y avons droit.
    Bernard

    Aimé par 2 personnes

  3. Hédoné

    Oh là là c’est tellement ça Sana. On cogite trop. Avant coup et après coup aussi.
    Cette idée d’être ou pas à la hauteur m’a poursuivie pendant longtemps. Maintenant je me dis que le plus important c’est être soi. Ce n’est pas le plus simple surtout quand on a grandit avec ces pensées limitantes, mais une fois qu’on a envie de s’en débarrasser, on est lancé!

    Aimé par 2 personnes

  4. J’aurais pu écrire le même article mais beaucoup moins bien 🙂 Mêmes questions qui m’empoisonnent la vie et que j’arrive à bien mieux combattre maintenant.
    Par contre, pour moi la politesse n’est jamais en trop.
    Oui, il faut prendre sa part du gâteau, ton père a raison. Je pense que chacun y a droit, tout en respectant les autres bien entendu.
    Bon WE !

    Aimé par 3 personnes

  5. Hellooo,
    Le fait de tout voir, tout ressentir me parle énormément. Avec le temps , on apprend à se maitriser même si ce n’est pas toujours très évident lol.
    Excellent article sinon 💪 Gros bisou😘
    Ps: tu as dis 10 questions que tu as cessé de te poser. Est-ce normal que je n’en ai lu que 4? À moins que j’aie louper quelque chose.. 😂

    Aimé par 1 personne

  6. Bonjour mon ami(e) ou bonsoir GENTILLE SANA

    Une jolie cascade de Bonheur

    Arrive sur ton univers
    Comme une fontaine magique
    Elle t’imprègne de son doux parfum
    Appelé « Amitié »
    Sur une rivière de tendresse
    Ou tombe une pluie de bisous
    Je te souhaite une bonne journée​
    Belle journée ou soirée​
    Bisous
    Bernard

    Aimé par 1 personne

  7. J’adore l’anecdote de ton papa.. j’étais comme toi aussi et puis on chemine.. oh ce n’est pas parfait car il y a des rechutes 😉 mais le chemin de ma vie est plus évident du coup. Je me suis plus en paix à bientôt 37 ans que je ne l’ai jamais été. Le lâcher prise.. j’étais trop cérébral alors j’ai fais du modelage en loisir (de la poterie) et ça permet de se recentrer c’est très bien. Pour la politesse c’est pareil.. tes anecdotes m’ont fais sourire parce que je m’y voyais quand je montais sur Paris.. Beau weekend Sana, bises bretonnes 🙂

    Aimé par 2 personnes

Votre commentaire

Choisissez une méthode de connexion pour poster votre commentaire:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s