Objet : aides moi à rayonner

Hier soir, j’ai reçu le mail d’une amie, dont l’objet était « aides moi à rayonner ». J’ai souri…

« Coucou Sana,

J’espère que tu vas bien. Ma demande est un peu spéciale, mais je dois t’avouer que je t’ai toujours trouvé rayonnante. Cette sérénité que tu dégages tout le temps. Ce truc inqualifiable. En fait, je me demandais si tu avais des conseils à me donner pour que je mette enfin la main sur ce satané happiness..

A très vite bella,

gbisous,

L. »

Voici ma réponse, sans détours.

« Chère L.,

Je suis très flattée par tes mots. Je ne suis pas experte en la matière mais mon humble expérience peut alimenter ta réflexion, voire, bousculer certaines de tes habitudes.

J’ai beaucoup lu sur ce sujet, beaucoup visionné aussi. Et à force de visionner les vidéos de développement personnel, de voir les posts sur facebook «  j’ai changé de vie », « j’ai trouvé ma mission de vie », « je quitte mon job », fut un temps, j’étais convaincue que pour être heureuse il me fallait d’abord savoir prendre des virages à 360°, savoir prendre de grandes décisions sans tergiverser durant de longues semaines.

Mais, aujourd’hui, je me rends compte qu’être heureuse c’est d’abord être heureuse avec soi, se parler avec douceur, se faire confiance, se créer des rituels à soi. Prendre 5 minutes chaque soir pour exprimer par écrit sa gratitude, s’accorder 10 minutes de méditation le matin, s’offrir une fois par semaine une pause pour soi. Ces petits moments font le bonheur.  Le bonheur c’est aussi se faire confiance, se parler avec douceur. C’est s’ouvrir aux autres. C’est essayer de faire une chose qu’on a jamais faite : « Quelle est la dernière fois que tu as fait une chose pour la première fois ? », c’est la question que je me pose de temps en temps pour m’ouvrir à de nouveaux horizons. Je l’adore cette question car elle m’oblige à quitter ma zone de confort.

C’est ne plus juger, pour ne plus être jugé. Son air suffisant, son look, sa façon de parler, de se mouvoir… Je sais que parfois je me laisse aller à des sentences négatives, dans les trente premières secondes où je vois quelqu’un pour la première fois. J’ai testé un cours de yoga la semaine dernière, j’ai trouvé en un instant la prof plutôt hautaine. Le soir en rentrant, je me suis demandé si je devais m’y inscrire. Deux jours après, j’y suis retournée.  Nous étions trois à re-tester et là, j’ai découvert une professeure passionnée, attentionnée. Je me suis demandé comment j’avais pu me tromper dans mon jugement initial. J’avais pourtant essayé de faire confiance à mon intuition. Mais j’ai parasité la réalité avec mon interprétation.

Je crois que le jugement, qu’il soit positif ou négatif, lorsqu’il est quasi systématique, renvoie toujours à une vulnérabilité émotionnelle, à des blessures narcissiques. Si l’on n’avait pas été soumis au jugement, on ne jugerait pas autrui et on ne se jugerait pas soi-même.

Plus je juge autrui, plus je doute de ma valeur. C’est aussi simple et aussi compliqué que cela. Si l’on envisage le jugement comme notre part d’ombre, de souffrance, de fragilité, il cesse d’être « mauvais », il se transforme en invitation à aller voir de plus près ce qui se trame en nous.

Etre heureuse, c’est tenter de percer au grand jour la part lumineuse, humaine chez autrui, fut il notre plus grand ennemi. Je me dis souvent qu’il reste toujours un reste (d’humanité). Etre heureuse c’est faire preuve de bienséance, à chaque instant.

Etre heureuse c’est se détacher du regard d’autrui, et créer son propre regard dans une société qui nous pousse à tout sauf à développer son sens critique.

Etre heureuse c’est aussi savoir faire face aux contingences de la vie, avec force et dignité. Etre heureuse c’est aussi s’inscrire dans la résilience.

Le bonheur consiste aussi à être heureuse en profitant de l’instant présent et tout en travaillant à se créer un futur agréable.

Quant à la dimension « travail », nous devons certes travailler pour gagner notre vie. Mais nous pouvons en revanche opter pour un travail qui nous convienne. Et si nos contraintes sont telles qu’on ne peut le changer, on peut modifier nos perceptions de ce travail ou le façonner pour le vivre davantage comme une vocation.

En amour ? Apprendre à se connaître. Communiquer. Et oser se dévoiler..

Le bonheur c’est aussi s’arrêter et réfléchir quelques instants… pour prendre conscience de ce qui nous rend heureux.

Faire un petit pas chaque jour est la meilleure solution.

En fait, le bonheur c’est assez simple. Loin des théories, le bonheur est là, maintenant.

Je pourrai t’en reparler prochainement.

Peut-être que tout cela te parait très général, mais je puis te garantir que quand tu commenceras à changer, deux, puis trois de tes habitudes quotidiennes de sorte qu’elles fassent partie intégrante de ta vie, tu verras quelques changements opérer.

Mais voilà instinctivement, intuitivement, les mots qui me sont venus, sans détours. C’est juste ma vision. Peut-être que tu en auras une différente..Se poser la question c’est déjà avoir franchi un cap.

Un indice : en général, on met « la main dessus » quand on le vit, quand on le vibre, et quand surtout quand on cesse d’être à sa poursuite.

A très vite.

Sana. »

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20 réflexions sur “Objet : aides moi à rayonner

  1. Ton article est juste magique et inspirant ! Le bonheur pour moi c’est être soi-même et se dire que aujourd’hui on a tout fait pour être heureux. Ces petites habitudes ces pauses dont tu parles c’est se retrouver avec soi-même se remettre en question, et comme on dit que la critique des autres peut être constructive pourquoi ne pas se construire sans critique mais avec l’envie d’être meilleur !

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