Nos parents, ces névrosés

Bonjour,

J’espère que tu vas bien.

Je ne sais pas toi, mais la période automnale est souvent propice au recentrage sur soi, à l’ancrage, au questionnement.

Hier soir, j’ai reçu une amie chez moi qui a toujours envié mon enfance, mes parents, et l’amour indéfectible qu’ils me portent.

Je n’ai pas su quoi lui répondre mais j’ai compati à sa douleur d’avoir vécu l’absence, l’indifférence de ses géniteurs.

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Pour autant, je crois vraiment que tous les parents du monde font de leur mieux.

Je crois vraiment qu’il faut essayer de ne pas leur en vouloir quel que soit les préjudices qu’on a subi.

Parfois c’est difficile, je le conçois.

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« Mon père ne m’a jamais aimé », « ma mère ne s’est jamais occupée de moi », « ils m’ont détruit », «  je leur en veux énormément »… On a tous déjà entendu ces phrases dans notre entourage amical, familial, ou profession.

Ceci étant, nos parents nous ont éduqués, nous ont aimés, nous ont façonnés avec leurs valeurs, leur histoire, leur parcours de vie. Ils ont projetés sur nous leurs idéaux parfois. Ils nous ont communiqués leurs idéaux, leurs craintes, leurs espoirs.

Et, je suis intimement convaincue que pour être heureux, il nous ne faut garder aucune rancœur vis-à-vis d’eux. Ils ont fait du mieux qu’ils ont pu.

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« Ouais mais moi, je n’ai pas eu cette chance de connaitre mes géniteurs » …. Oui je comprends le déchirement, la souffrance que cela peut représenter. Je comprends surtout qu’il est également de notre devoir de reconnaitre leur place dans notre existence. A défaut, je t’invite à te pencher sur leur histoire, sur leur enfance, sur leur passé, sur leur rencontre, sur ce qu’ils ont vécu. Peut-être trouveras-tu les clés pour les comprendre, pour te comprendre.

Ma pudeur m’empêche souvent de m’épancher sur mon histoire personnelle. Je peux toutefois te dire qu’en m’intéressant à la vie de maman : je pense savoir pourquoi ma mère me porte cet amour inconditionnel, et pourquoi son attachement est grand.. Du moins, je pense en connaitre l’une des raisons. Maman a perdu ses parents prématurément. Sa maman est morte quand ma mère avait seulement 10 ans. Son papa, quant à lui, est décédé lorsque maman allait sur son quatorzième printemps.. Je suis touchée de te raconter cela.

Bref.

La relation parent-enfants est tellement complexe et en perpétuel changement, que mon humilité ne me permet pas de te la résumer sommairement. Complexe car elle dépend de l’âge de l’enfant, des conditions de vie, de l’environnement, du sexe de l’enfant, de la personnalité des parents. De nombreux facteurs entrent en considération.

Et puis, de toute façon, nos parents ont des névroses comme tout un chacun.

Quoiqu’il en soit, si tu souhaites avancer, quel que soit ton passé :

1/ Saches que ressasser le passé n’apporte aucune plus-value : tu peux toutefois t’en servir pour mieux construire l’avenir,

2/ En outre, ton cœur recèle parfois de l’animosité : préserves le de tout sentiment rancunier,

3/ Fais de la douceur et de l’humilité tes alliés à l’égard de ceux qui t’ont mis au monde,

4/ Enfin, essaies de comprendre l’histoire de tes parents et trouves leur des « circonstances atténuantes ».

Prends soin de toi.

Sana.

Tous droits réservés.

37 réflexions sur “Nos parents, ces névrosés

  1. Ecouter, comprendre, pardonner, ce n’est pas évident. Parents et enfants le savent par expérience !
    La force d’écouter l’autre, de tenter de comprendre ses raisons, de lui redonner une part de confiance, d’amour ou d’amitié, n’est-ce pas là l’une des énergies les plus puissantes que tout être porte en lui ?
    La force d’aimer peut conduire peu à peu à traverser l’émotion ressentie pour atteindre à la lucidité de la raison.
    La force de comprendre dépassionne le débat ou le malentendu, ouvre les yeux et les oreilles, permet aux uns et aux autres de rester debout.
    Le pardon est une chance d’humaniser le cœur et l’intelligence. N’est-ce pas en fait se redonner à soi-même le visage de la beauté ?
    Bon dimanche Sana ! Bisous de cœur.

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  2. On devient aussi tellement plus indulgent en devenant parent, on prend une certaine distance. Il y a un très beau livre sur le sujet, parce que tu as 1000 fois raison en disant que pour être heureux il faut les accepter, « Je t’en veux, je t’aime » d’Isabelle Fillozat, pour prendre ce recul et réparer sa relation à ses parents, pour vivre plus sereinement sans nous même projeter à nouveau nos difficultés sur nos enfants. Merci pour ce bel article touchant.

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  3. Oui, c’est à la fois passionnant et dur d’être parent. je viens d’une famille fragile et j’ai tout donné pour que mon fils vive autre chose, autrement…. Je voulais tout pour lui, pour surtout qu’il ne vivent pas ce que j’ai vécu, qu’il se sente aimé inconditionnellement. C’était mon projet de vie avec un grand P et je n’ai aucun regret car de toute façon, il m’était impossible de faire autrement. J’ai fait ce que j’ai pu avec bien sur des doutes et des erreurs et je continue mais aujourd’hui à 18 ans, il est parti faire ses études à 200 km de la maison et c’est tellement dur… Et je sens et je comprends qu’il a besoin de vivre par lui-même maintenant… Pour moi, c’est là, le vrai moment de remise en question. J’ai donné mais maintenant je dois lâcher et passer à quatre chose même si je serais toujours là pour lui… Merci pour cet article plein de profondeur

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    1. Merci pour ton témoignage. On sent un profond attachement à ton fils. C’est une nouvelle relation que tu dois construire avec lui, à présent..Et l’amour inconditionnel qui vous lie est votre force. Ainsi ni les kilomètres, ni l’âge, ni l’éloignement ne pourront effacer cet ancrage. Bravo pour ce que tu as fait pour lui. Saches qu’il s’en souviendra.

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  4. brooklyn37

    J’ai apprécié ton recule ta façon d’expliquer le « jugement sans conscience »n’est que ruine de l’âme… parfois il faut savoir remonter loin dans l’enracinement pour découvrir la clé du mystère…en tout cas Bravo ma belle pour ce moment de lucidité😉 bonne journée à toi et à très bientôt j’espère !

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  5. Bonjour
    Les parents sont un exemple en effet , mais à mon avis , un exemple à suivre ou à ne PAS suivre : Un père alcoolique et violent ……je n’ai pas voulu être comme lui . Tort ou raison ?
    Toujours est il que j’ai maintenant un fils , que j’ai  » élevé  » seul depuis l’âge de 6 mois ; Je lui ai évidemment appris beaucoup de choses au fil des ans , il en  » à pris et en a laissé  » pour devenir ce qu’il est : Un père d’une fillette adorable , un mari ( me semble -t-il attentif et amoureux ) qui veille sur le père que je suis . Ceci à mon avis parce que je n’ai pas suivi l’exemple de mon géniteur………
    A bientôt
    F.

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    1. Bonjour ermite. Heureusement que vous n’avez pas suivi la voie de votre papa. Le but de mes mots n’étaient pas de déresponsabiliser nos parents, mais bel et bien de tenter de construire ( ou reconstruire) en essayant de comprendre leur histoire, afin de ne garder aucune rancune et afin de ne surtout pas reproduire leurs névroses, leur schéma de vie. Belle journée!

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  6. Ping : Je suis à la naissance de tout.. – Les secrets pour rayonner

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